Un culte agréable à Dieu passe par la communion

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Introduction

Connaissez-vous le village de Monowi ? Situé au centre des États-Unis, il s’agit d’un village qui ne compte qu’un seul habitant, Elsie Eiler, qui est maire, serveuse et bibliothécaire de cette localité. Devant son bar prône fièrement le message « ici, la bière la plus fraiche de la ville ! ». Et paradoxalement, à cause de sa singularité d’être un village comportant une seule âme, le lieu est devenu connu des environs et elle n’est finalement seule que le lundi, jour de fermeture de son bar. Ainsi, ses 4 livres d’or renferment des messages des visiteurs du monde entier ! Elsie affirme qu’ils sont comme une grande famille. On voit qu’instinctivement, les humains se regroupe, nous sommes faits pour être ensemble.
Ce matin nous allons voir comment est-ce qu’un culte agréable à Dieu passe par la communion, communion avec la Parole, avec l’Église, par la musique et avec Dieu.
Lisons Colossiens 3.16-17 :
16 Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse ! Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantez pour le Seigneur de tout votre cœur sous l'inspiration de la grâce. 17 Et quoi que vous fassiez, en parole ou en acte, faites tout au nom du Seigneur Jésus en exprimant par lui votre reconnaissance à Dieu le Père.

Communion avec la Parole

16 Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse !
La Parole est un élément crucial dans le culte, elle est chantée, prêchée, c’est ce qui nous uni. Il faut qu’elle soit au centre du culte, qu’elle sature ce moment, qu’elle soit omniprésente. Paul commence par appeler les Colossiens à revenir à la Parole de Dieu. Et plus précisément à celle de Christ. Mais on peut se poser la question de quelles paroles s’agit-il : est-ce celles que Jésus a prononcé ou celles qui parlent de lui ? Paul parle en tout cas de l'Évangile d'une manière générale. Cet Évangile, « Bonne nouvelle », qui annonce que Dieu est venu en personne pour nous sauver. Le terme de « Parole de Christ » appelle un autre passage, celui d’Hébreux 1.1-2.
Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils […].
Dieu nous parle donc par son Fils, c’est Sa Parole, et Paul souhaite que les Colossiens soient habités par cette Parole qui est riche, nous comble profondément et durablement. Il est aussi question d’habiter. Habiter, c’est être dans un endroit sur le long terme. On imagine aussi être à l'aise, le fameux "Home sweet home".
Mais pour habiter, encore faut-il emménager ! Avec Manon, nous sommes en train de changer d’appartement. On doit transporter des cartons, les meubles etc. Faire de nombreux aller-retours. Cela passe donc par un effort à produire. Dans le cas de notre lecture, c’est être plongé régulièrement dans les Écritures, passer un moment de culte personnel régulièrement, et avec le temps, la Parole de Christ fait partie intégrante de notre vie, elle nous habite individuellement. La suite du passage nous fait penser qu’il est également question ici que la Parole doit habiter le moment de culte de manière collective.
Paul affirme cela parce que les Colossiens s'éloignent de Christ. Mais ce texte s’applique aussi à nous car nous avons naturellement tendance à nous éloigner de Christ. Nous devons déménager chaque jour, transporter les cartons de notre orgueil et les remplacer par ceux de l’Évangile.
Ce déménagement, nous avons besoin de se le rappeler, et le culte en est un moyen. Ce qui nous amène au deuxième point, s’enseigner.

Communion avec l’Église

Je lis la suite du verset 16 :
Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse
Le culte du dimanche matin a 3 buts principaux : servir Dieu, c'est le culte à proprement parler, servir les croyants, c'est la formation, on parle aussi d'édification, et servir le monde, c’est l’évangélisation. Donc, l'un des buts d'être réunis entre chrétiens est de nous enseigner mutuellement, de nous former (dans notre passage, le terme grec est didasko, qui donne aujourd’hui « didactique », « être enseignant »). Non seulement nous former mais aussi s'avertir, Paul insiste sur ce point car comme je l’ai mentionné, les Colossiens s’éloignaient de la pureté et de la simplicité de l’Évangile.
Si vous allumez un feu que vous prenez une braise en la mettant toute seule, elle va rapidement se refroidir et s’éteindre. Remettez-la au milieu du brasier et elle se réchauffera. Cette image nous montre l’importance du milieu dans lequel nous évoluons, si l'on est seul, on ne peut pas s'instruire ni s'avertir les uns les autres, on oubli, on s’éteins. L’Église nous permet de rester éveillé grâce à cette communion fraternelle. S'instruire et s'avertir sont des responsabilités communautaires. Si aujourd’hui nous pouvons être physiquement ensemble, avec le Covid, nous avons vécu la louange seuls sur notre canapé, ce n’est pas la même chose ! En église, il y a des échanges de regards, peut-être des sourires bienveillants, et d’une manière plus indirecte, on peut être encouragé par la manière de chanter de l'un ou les gestes de l'autre. Chacun chez soi, c'est une louange peut-être plus personnelle, plus intime, mais sans la communion fraternelle, sans ces échanges si précieux qui font la beauté de l'Église. Nous sommes des braises appelées à rester au chaud ensemble pour rester allumées.
L’exhortation de Paul continue en précisant qu’il faut s’instruire et s’avertir en toute sagesse. Il est question de sagesse car les fausses doctrines de Colosse en prônent une plus grande, non pas en suivant Christ, mais en agissant à sa place. Cela amène à être dans l'orgueil puisque c'est par leurs efforts qu'ils vont arriver à une plus grande sagesse, mais aussi à attirer la colère de Dieu. Les proverbes nous montrent tous les bienfaits de la sagesse. Ils distinguent celle de Dieu, qui est plus précieuse que tout ce que l’on peut acheter, nous rend intelligent et heureux ; et la compare avec la sagesse de l’homme qui nous mène à la mort.
Si l’on va au culte, ce n’est pas pour rester le même, mais c’est se remettre en question, c’est changer pour plaire à Dieu. S'avertir et s'enseigner chaque dimanche, c'est finalement s'évangéliser, se prêcher à chaque culte. Nous avons besoin de cela. J'ai moi-même besoin de me prêcher chaque matin pour me rappeler qui est Dieu et ce qu’il a fait pour moi. Je me converti chaque jour, ou du moins il le faudrait. De cela découle mes pensées et mes actions et les placent dans une perspective biblique.
Paul nous dit dans ce passage qu’il faut s'instruire et s'avertir mutuellement non pas en discutant, en écoutant la prédication, en débattant… mais en chantant !

Communion par la musique

(Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse…) …par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantez pour le Seigneur de tout votre cœur sous l'inspiration de la grâce.
Paul parle de psaume, hymne et cantiques spirituels, mais quels sont les différences entre ces appellations ? En fait, il s’agit presque de synonymes :
○ Les psaumes sont des chants directement tirés de la Bible.
○ Les hymnes, des compositions chrétiennes, donc une sphère plus large.
○ Et les cantiques spirituels, des chants spontanés de reconnaissance, connus ou improvisés, chanté seul ou en communauté.
On constate que ces trois termes recouvrent toutes les sortes de chant que l’on peut faire à l’Église, en tout cas à l’époque du texte.
Ce qui est fort dans la Bible, c’est que le chant et la louange sont intimement connectés. Que fait Moïse lorsqu’il veut remercier Dieu d’avoir sauvé son peuple de la main des Égyptiens ? Il chante à Dieu. Que fait Marie lorsqu’elle veut remercier Dieu de l’avoir choisi pour porter son Fils ? Elle chante à Dieu. Que ferons-nous au ciel d’après Apocalypse pour rendre honneur à Dieu ? Nous chanterons. En somme, si l'on veut louer Dieu, c'est par le chant que cela paraît le plus naturel. La musique a été faite par Dieu et pour Dieu, et ce n’est pas pour rien que cet art est le plus ancien et le plus répandu.
Ensuite, on lit que le chant est un moyen de s'enseigner, on peut le comprendre aisément à une période où le partage de connaissance passait essentiellement par l’oral car l'imprimerie n'existait pas encore. Mais il y a également la dimension collective de cette louange : on affirme ensemble des vérités Bibliques, on se remémore ensemble qui est Dieu, on brille ensemble par le chant communautaire. En cela, la louange collective surpasse la louange individuelle. Je vous lis le texte de 2 Chroniques 5.13 :
Les trompettistes et les musiciens jouèrent ensemble, à l'unisson, pour louer et célébrer l'Éternel.
Ce qui me frappe dans ce passage est la précision qu’ils jouent ensemble à l'unisson pour louer Dieu. De même que pour faire une musique agréable il faut jouer ensemble et justes, pour que nous louions Dieu, il faut que nous soyons sur le « même diapason », celui de la Parole de Christ comme Paul le précise, c’est cela qui nous rassemble et qui permet que l’on soit en communion. Le diapason permet de s’accorder, d’avoir une référence. Mais il n’a pas été le même selon les époques et les lieux, par exemple au XVIIème siècle un musicien s’accordait d’une manière et s’il voyageait ne serait-ce que de quelque kilomètres le diapason était différent. Au contraire, nous avons un même diapason qui est universel en temps et en lieu. C’est pourquoi si nous voyageons nous pouvons trouver des frères et sœurs en Christ à l’autre bout de la planète. Sans voyager, dans notre Église locale, nous élevons d’une seule voix notre louange, et Dieu merci il fait grâce des fausses notes…
En effet, l’auteur parle de la grâce car sans elle nous ne pourrons pas nous approcher de Dieu car nous sommes impurs. La grâce nous offre la possibilité d’entrer en relation avec Dieu. L’AT nous montre comment nous pouvons être têtu dans notre péché. En Ex 32 (v.17-18), nous avons un bel exemple de ce qu’est une musique n’étant pas chantée sur le bon diapason. Moïse descend de la montagne et entend le peuple chanter pour le veau d’or. Ces chants sont alors dépeints comme des cris de guerre. En fait cette musique ressemble plus à un bruit qu’à une musique, et le bruit n’est pas quelque chose de vraiment agréable à entendre. Le peuple ne s’instruisait pas la parole de Dieu en chantant cela, ils n’étaient pas dans la sagesse, ne chantaient pas pour le Seigneur et n’étaient pas inspirés de la grâce ! Aux yeux de Dieu, c’était du bruit.
Ce passage nous montre le dialogue qu’il peut y avoir entre les croyants et Dieu lors du culte. Le Seigneur nous a envoyé Sa Parole, c’est la dimension verticale, avec laquelle nous nous exhortons, aspect horizontal. Et en retour nous le louons, de nouveau vertical.
Ce passage est le seul de cette lettre à mentionner la louange, et la seule fois où Paul parle de ce sujet, c’est pour appeler les Colossiens à se recentrer sur Christ, c'est vraiment le but de sa lettre. Cela est rappelé immédiatement par le verset suivant :

Communion avec Dieu

17 Et quoi que vous fassiez, en parole ou en acte, faites tout au nom du Seigneur Jésus en exprimant par lui votre reconnaissance à Dieu le Père.
Paul replace le contexte du chant pour Dieu dans notre quotidien de chrétien : il faut tout faire pour Dieu. Au verset 16, la louange était dans toutes les sortes de chant, ici elle n’est finalement pas que dans le chant. La louange ne se réduit pas à la musique ! On peut louer Dieu en faisant le ménage, en cuisinant, en travaillant avec bon cœur. Il est d’ailleurs précisé de faire tout pour Dieu en parole et en acte, c’est-à-dire qu’il n'y a rien qui peut y échapper dans notre quotidien. Notre relation avec Dieu rayonne dans tous les domaines de notre vie. Cela change nos motivations et donc la manière dont nous agissons et nous pensons. Rappelons-nous chaque matin de cette semaine que Dieu s'est fait homme en naissant dans un endroit pommé et malaimé des hommes, grandit normalement (c’est-à-dire appris à marcher, à manger, à être propre…) travaillé normalement (il était charpentier, un travail manuel et physique), prêché la Bonne Nouvelle aux hommes qui le déteste, se fait arrêter par un de propres amis, fouetté, cloué sur une croix. Enfin, et heureusement, il a ressuscité. Tout cela pour nous, alors que nous ne le méritions pas. C’est ce qui doit nous mener à le remercier dans tout ce que nous faisons.
C’est comme se revêtir de Christ comme Paul le dit dans sa lettre aux Romains. Les personnes que l’on côtoie doivent voir l’amour de Christ, sa tendresse, sa patience, son pardon, cela doit être autant visible que nos habits.

Conclusion

Pour résumer, ce passage nous montre plusieurs éléments qui font un culte agréable à Dieu :
Communion avec la Parole : elle doit être en nous de manière personnelle. Il faut que cette Parole habite en chacun de nous, et cela demande des efforts, de même qu’en déménageant des cartons.
Communion avec l’Église : nous retrouver à plusieurs permet de rester allumés comme les braises. Grâce à la communion, nous rendons un culte agréable à Dieu car c’est par elle que nous nous enseignons et que nous partageons ensemble sa gloire.
Communion par la musique : chanter ensemble permet d’être encore plus unis et louer Dieu d’une même voix, car la Parole est notre diapason collectif.
Communion avec Dieu : le moment de culte n’est pas que le dimanche à midi mais c’est notre vie entière qui est une adoration. En cela nous devons porter les marques visibles de Jésus, comme si l’on portait ses vêtements.
Je vous invite à prendre le chant « Ensemble nous voulons chanter ».
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