Le pouvoir de l'Amour
« Le pouvoir de l’amour »
Luc 10.25-37
1. Introduction
Les psychologues et les scientifiques sociologues ont même inventé une expression : « le Syndrome Kitty Genovese[1] » pour décrire les témoins oculaires d'une tragédie qui choisissent de ne pas offrir leur aide.
« Je ne voulais pas être impliqué » est malheureusement une réaction commune auprès de la majorité des gens. Cette terrible tragédie révèle notre cœur trop indifférent ou trop égocentrique ou trop effrayé ou encore trop occupé pour aider les blessés autour de nous.
Si nous voulons vivre comme le Sel de la terre et la Lumière du monde, nous devons démontrer d’une manière authentique et véridique l’amour de Dieu.
Comme les Écritures nous exhorte dans
Jacques 2.17-19 : « Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. »
Dieu nous dit que l’amour est pratique et démonstratif. Si nous affirmons à notre entourage que Dieu les aime, que nous les aimons aussi et qu’ils sont importants pour nous, cela doit se vérifier dans notre quotidien.
La parabole du bon Samaritain
Luc 10.25-37.
Cette parabole met en lumière les tristes évènements lors de l’assassinat de Kitty Genovese.
Il révèle la vraie spiritualité du croyant. La majorité des personnes qui ont côtoyé l’homme gravement blessé se disaient croyantes. Le seul qui a démontré sa compassion en action était loin d’être considéré comme un juif et encore moins comme un homme spirituel.
Notre impact maximal sur notre entourage sera assuré dans la mesure où nous serons capables de lui démontrer en pratique notre amour et notre affection.
« J’aimerais vous présenter, ce matin, le contraste entre la fausse et la vraie spiritualité afin de vous convaincre que votre amour fera toute la différence. »
I. L’indifférence du faux croyant (versets 25-28)
1. La question du docteur
Un docteur de la loi approche Jésus pour l’éprouver en le questionnant sur la façon d’hériter la vie éternelle. Il lui demande au verset 24: « Maître que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle? »
Il était un docteur de la loi, c'est-à-dire, quelqu’un qui connaissait bien la loi juive, un théologien, un scribe, et peut-être un Rabbin. Cet homme avait la responsabilité d’enseigner dans la synagogue. Dans son esprit, il était convaincu qu’il connaissait déjà la réponse à une telle question mais il se réjouissait à l’idée d’une joute d’ordre intellectuel. Connaissant le fond de sa pensée Jésus répondit : « Qu’est-il écrit dans la loi? Qu’y lis-tu?» En d’autres termes Sa réponse aurait pu être : « Cherches-tu une réponse ou un argument? » Le docteur de la loi fut désappointé car Jésus répond à sa question par une autre question.
Se faire poser la question « Tu connais la Bible…? » est presque une insulte. Et l'homme de loi répond en citant deux passages de l'A.T. : Deutéronome 6.5 et Lévitique 19.18.
2. La réaction de Jésus
La réponse du docteur de la loi prouve bien qu’il ne cherchait nullement à s’informer. C’est justement qu’il répond : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, et ton prochain comme toi-même. » C’est pourquoi Jésus lui réplique « fais cela et tu vivras ». Les assistants ont dû sourire en constatant que la controverse finissait avant même d’avoir été engagée.
Remarquons l’expression « fais cela », elle prouve le besoin spirituel du questionneur qui connaissait cette loi d’amour mais ne la mettait pas en pratique. D’un mot Jésus avait fait glisser la question du plan de l’intelligence pour l’amener vers le plan de la conscience.
3. L’excuse du faux croyant
Aussi, pour dissimuler le trouble de sa conscience le questionneur essaya de lancer une nouvelle controverse par ces mots : « Et qui est mon prochain? » Une telle question toutefois trahit bien une conscience troublée. Cet homme n’avait pas montré un esprit de fraternité et d’amour. Comme le fit Adam, il essaya de couvrir une conscience coupable par des excuses plausibles et des arguments.
Devant Dieu il est de beaucoup préférable d’être honnête avec nous mêmes. En quoi la question trahi-t-elle une violation de la Loi de Dieu et une conscience troublée?
Que dirions-nous d’une mère qui demanderait : « Dois-je aimer mes enfants? » Nous lui répondrions qu’il lui manque un cœur de mère. « Priez », dirions-nous pour devenir une véritable maman et vous aurez en vous-même la réponse à votre question.
La question de ce docteur de la Loi prouve qu’il manquait de cet amour fraternel qui ne connaît ni limites ni exceptions et qui va tout naturellement vers tous ceux qui sont dans le besoin.
C’est pour émouvoir l’imagination et l’âme de cet homme et lui donner une vision de fraternité que Jésus conta la parabole du bon Samaritain.
4. Une foi déconnectée de la vie
Finalement, le problème majeur de cet homme était que son cœur était débranché de son intelligence. Il connaissait sûrement beaucoup de choses sur Dieu et sur l’A.T. mais cette connaissance n’avait pas franchi la ligne de sa tête pour atteindre son cœur. Il pouvait avoir une bonne théologie mais il n’avait pas bien compris. Finalement, si sa foi n’était pas vérifiable en pratique, c’est qu’elle était inexistante. Toute sa connaissance était aussi solide qu’une vapeur. Voilà pourquoi Jésus associe toujours le premier et le deuxième commandement ensemble. Ils sont indissociables Luc 10.27 : « Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. »
Voilà le défi pour chacun de nous. Nous devons de la même manière évaluer le degré de notre foi par la mesure de notre amour pour notre prochain. Certains peuvent penser que Jésus enseignait un salut par les œuvres. Mais comme Jacques, le salut est un cadeau de Dieu mais il produit toujours, toujours des œuvres. La vie de Dieu est toujours manifeste au travers notre vie.
Jacques 2.17-18 : « Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu’un dira : Toi, tu as la foi; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres. »
II. Le vrai croyant (versets 29-37)
À partir du verset 29, Jésus établi le vrai sens de la foi et de la spiritualité.
1. Qui est mon prochain?
Le docteur de la loi a tracé un cercle pour délimiter ceux qu'il doit aimer. Jésus l'a piégé dans un coin et l'homme essaye de se dégager… « Et qui est mon prochain? »
Il avait déjà sa propre réponse à la question; il lisait le commandement de cette façon : « Tu aimeras ton prochain juif comme toi-même… » Naturellement, sa définition excluait les Samaritains et les païens. Il serait le prochain des juifs et de personne d'autre. Il voulait savoir qui il devait aider et qui il devait ignorer. Il voulait que Jésus trace un cercle. Il aimerait avec joie tous ceux qui sont à l'intérieur du cercle, mais il ne voulait rien savoir des autres! Il voulait une échappatoire.
2. Jésus raconte une parabole
Alors Jésus va tracer un cercle, mais il sera bien supérieur à celui que lui voulait dessiner. Jésus va complètement démolir ses excuses et bouleverser sa mentalité et la nôtre en même temps. Il ne lui répond pas en citant l’hébreu ou le grec mais il lui raconte une histoire… et quelle histoire… Un chef-d’œuvre appelé « La parabole du Bon Samaritain. »
C'est devenu depuis une consolation pour les voyageurs, les souffrants, les victimes, les étrangers et les exilés de toutes les sociétés. Pour résumer la parabole, nous pourrions dire qu’un homme a été agressé durant son voyage de Jérusalem à Jéricho. Remarquez que Jésus ne précise pas la nationalité de la victime, ni sa situation sociale, ni sa religion ni son caractère. C’est seulement « un homme ».
Pourquoi? Afin que nous ne puissions pas, comme le docteur de la Loi poser la question « qui est mon prochain? » mais que nous sachions que quiconque se trouve dans le besoin est notre prochain. Ce que le texte nous dit, c’est qu’il fut si mal en point qu’il ne pouvait plus prendre soin de lui-même. Trois hommes sont passés, deux religieux et un samaritain. Seul le samaritain s’est préoccupé de lui en lui donnant tous les soins nécessaires pour son rétablissement.
3. Interprétation de la parabole
a. La fausse spiritualité
Les deux personnes religieuses ont vu le blessé et tous deux ont continué leur chemin. Pourquoi ont-ils passé outre :
1. Je suis trop occupé pour m'arrêter.
2. Je suis déjà en retard.
3. Je ne le connais pas.
4. C'est peut-être un genre de piège.
5. Je ne suis pas docteur.
6. Il est probablement déjà mort.
7. Quelqu'un d'autre viendra qui l'aidera mieux que moi.
8. Je viens de servir Dieu toute la semaine, je suis fatigué.
9. J'ai déjà essayé d'aider quelqu'un et ça m'est retombé dessus.
10. Cela risque de se terminer au tribunal et je ne veux pas être impliqué.
11. Il y a la famille qui m'attend, je ne peux me mettre en retard.
12. J'ai une réunion de prière ce soir.
13. Je porte les vêtements du temple, je ne dois pas les salir.
14. Je n'ai pas assez d'argent pour l'aider.
15. Quand j'arriverai à Jéricho je ferai le 17&è et quelqu'un sera envoyé!
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Jésus a choisi deux personnes religieuses en contraste avec un samaritain. Le docteur de la Loi, à l’esprit vif, a dû se reconnaître dans ces deux personnages religieux. Ces deux hommes symbolisent la fausse sainteté. Aux cours des cérémonies dans le temple, alors que les yeux de la multitude se fixaient sur eux, ils agissaient comme des modèles de piété : Mais, seuls sur la route, ils montrent leur véritable religion.
Comme le docteur de la Loi, ils savaient ce que dit la Bible sur la fraternité mais comme lui il leur manquait les qualités de cœur pour mettre cet enseignement en pratique.
b. La vraie spiritualité
Et voici maintenant le héros de l'histoire. C'est un Samaritain. C'est un fait historique que les Juifs et les Samaritains se haïssaient. Les Juifs pensaient que les Samaritains étaient des hérétiques religieux et raciaux. Si le pauvre homme sur le bord du chemin était un Samaritain, le sacrificateur et le Lévite auraient dit : « Il a ce qu'il mérite. » Il serait correct de dire aussi que le Samaritain n'avait pas plus de raison de s'arrêter que les deux Juifs. Lui aussi devait être pressé de rentrer chez lui. Toutes les excuses que les autres ont eues, il pouvait les avoir. Mais il ne l'a pas fait…! Le Samaritain fut ému de compassion. Son cœur était plein d’amour et il lui suffisait qu’un homme ait besoin d’aide pour agir. L'expression grecque signifie qu'il a ressenti quelque chose au fond de son estomac qui l'a bouleversé. Lui, il s'est arrêté et il a aidé l'homme. Peut-être que les autres aussi ont eu compassion mais ils ne l'ont pas aidé. La compassion ne signifie rien, à moins quelle ne nous pousse à l'action.
Son aide était généreuse, consciencieuse payant de sa personne et prenant en charge la dépense. L’amour ne cherche pas à savoir comment, où et quand il faut être charitable. Considérez ce qu’il fait pour ce pauvre homme :
_ Il s’approche
_ Il bande ses plaies en versant de l’huile et du vin
_ Il le met sur sa monture et marche à côté de lui
_ Il le conduit à l’hôtellerie
_ Il continue de prendre soin de lui (peut-être toute la nuit)
_ Il débourse de sa poche pour que d’autres prennent soin de lui.
_ Et il sera encore capable de débourser pour lui advenant d’autres besoins.
Le Samaritain ne posa au blessé aucune question concernant sa nationalité, sa foi, son caractère; il vit simplement un homme malheureux dans le besoin. Les exemples que Jésus utilise pour démontrer notre amour envers notre prochain sont très forts. On peut comprendre maintenant l’impact maximal de la puissance de l’amour.
4. Conclusion de Jésus, versets 36-37
Jésus conclut sa parabole avec une question à l’homme de loi : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? »
Cette question n’est pas pour informer Jésus mais bien pour confondre le docteur. Jésus termine avec une invitation. Il lui dit : « Va, et toi, fais de même! » Quand la réponse du docteur de la Loi eût prouvé qu’il avait compris la leçon, le Maître l’invite à faire de même. La meilleure façon de rendre réelles les vérités spirituelles est de les mettre en pratique. Et là est le secret du bonheur. « Si vous savez ces choses vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. » (Jean 13-17).
Conclusion
Un jour un homme est tombé dans un puits...
Une personne sensible lui dit : « J'ai de la compassion pour toi qui est tombé là... »
Un autre lui dit : « Je savais que tôt ou tard tu y tomberais. »
Un Pharisien lui dit : « Il n'y a que les mauvaises gens qui tombent là. »
Un mathématicien calcula à combien de mètres il était tombé.
Un journaliste voulu l'exclusivité de son histoire.
Une personne qui se plaint tout le temps lui dit : « Vous souffrez mais si vous saviez ce qui m’arrive... »
Un optimiste lui dit : « Les choses pourraient être pires. »
Un pessimiste lui dit : « T'as pas fini d'en voir! »
Mais Jésus en voyant l'homme le prit par la main et le sorti du puits.
Depuis le jardin d'Eden, l'homme est sur la route qui s'éloigne de Jérusalem. Nous n'avons fait que descendre, descendre, descendre dans la vallée de Jéricho. Nous sommes tombés entre les mains des brigands, nous avons été attaqués par Satan et laissé pour mort. Il nous a dépouillés de notre dignité et dépourvus de toute justice.
Et le Bon Samaritain Jésus est arrivé.
Il nous a apporté la consolation, a bandé nos plaies et a payé notre dette. Il nous a promis la gloire et a dit qu'il reviendrait. Nous étions laissés pour morts sur le bord de la route. Il a eu compassion de nous. Jésus vient vous aider. Il est descendu au fond du puits où nous nous trouvions.
De la même façon dont Jésus a été le bon samaritain envers nous tous, de même, nous devons être remplis de compassion pour tous ceux qui sont perdus autour de nous. Ils seront capables de goûter à l’amour de Dieu au travers vous.
Puissions aimer notre prochain de cette façon!
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[1] À New York, il est tout juste 3 heures du matin quand une jeune femme a laissé sa Fiat rouge à un stationnement près de son appartement… Finalement quelqu'un a appelé la police qui est arrivée et celle-ci a trouvé le corps d'une femme de 29 ans. Son nom était Kitty Genovese.
Les détectives qui enquêtèrent sur le crime ont découvert que 38 personnes différentes avaient été témoins de l'agression, cependant personne n'est venu à l’aide et personne n'a appelé la police jusqu'à ce que Kitty fût morte.
Il s'est trouvé que celui qui a téléphoné à la police était un voisin de Kitty Genovese, et il ne l'avait appelé qu'après en avoir auparavant discuté avec un ami. Pourquoi est-ce qu'il a attendu? « Je ne voulais pas être impliqué, » a-t-il dit. Ce qui ne fut pas une surprise, a confessé le tueur, Winston Mosely qui a dit : « Je savais qu'ils ne feraient rien…ils ne font jamais rien. » Ce meurtre brutal commis en 1964 est devenu un symbole pour le côté sombre de notre société.