Faire Sabbat pour Dieu, pour la terre, pour toi.

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Lv 25 :1-7

Lecture (TOB)

1Sur le mont Sinaï, le SEIGNEUR adressa la parole à Moïse : 2« Parle aux fils d’Israël ; tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, la terre observera un repos sabbatique pour le SEIGNEUR : 3pendant six ans, tu sèmeras ton champ ; pendant six ans, tu tailleras ta vigne et tu en ramasseras la récolte ; 4la septième année sera un sabbat, une année de repos pour la terre, un sabbat pour le SEIGNEUR : tu ne sèmeras pas ton champ, tu ne tailleras pas ta vigne, 5tu ne moissonneras pas ce qui aura poussé tout seul depuis la dernière moisson, tu ne vendangeras pas les grappes de ta vigne en broussaille, ce sera une année sabbatique pour la terre. 6Vous vous nourrirez de ce que le sabbat de la terre aura fait pousser, toi, ton serviteur, ta servante, le salarié ou l’étranger qui séjourne chez toi. 7Quant à ton bétail et aux animaux sauvages de ton pays, ils se nourriront de tout ce que la terre produira.

Introduction

On peut imaginer les répercussions si les autorités politiques européennes choisissez du jour au lendemain d’appliquer littéralement le texte que nous étudions aujourd’hui. Vous vous imaginez : tous les sept ans l’économie se verrait bousculer violemment, et avec les échanges mondiaux qui existent aujourd’hui, il n’y aurait qu’à espérer que le sabbat des pays qui nous entourent ne tombent pas la même année que le nôtre. Bien sûr ni l’Europe en général, ni le gouvernement Belge en particulier, comme entités séculières, n’ont pour ambition d’observer les lois bibliques de l’ISRAEL ancien.
Mais alors … pourquoi perdre du temps à aborder un texte pareil … qu’est-ce qu’on doit en faire en 2023 ? Cette question est fondamentale et peut-être beaucoup d’entre-nous se posons cette question lorsque nous lisons pour nous même la bible, en particulier l’ancien testament … mais qu’est-ce que ça peut m’apporter pour ma vie ? Et bien c’est l’objet de cet enseignement ce matin … nous permettre au travers d’un exemple parmis tant d’autres de présenter comment on passe de l’exégèse philologique(qu’est-ce que le texte dit et surtout qu’est-ce qu’il voulait dire pour ses premiers lecteurs) à son l’exégèse interprétative (herméneutique) (qu’est-ce que je fais de ce texte pour moi aujourd’hui)
Le chrétien est souvent partagé. Il proclame à tout va « nous ne sommes plus sous la loi mais sous la grâce » (Rm 6 :14) mais se demande en même que faire de ces textes de Loi. En effet, en tant que chrétiens évangéliques nous croyons en l’autorité des écritures. Nous croyons que les histoires qui nous sont rapportés ont une valeur que nous pouvons retirer pour notre vie. Les écritures ne sont pas cependant, un recueil de commandements qui ont été énoncé en dehors de tout contexte. Les commandements ont été donné dans un contexte qui diffère grandement du notre. Alors si nous n’allons pas écarter le texte pour autant le jugeant inutile, il ne s’agira pas non plus de l’appliquer sans préalable réflexion. L’exercice pour nous ce matin est de comprendre quoi faire avec un texte de Loi. Premièrement il faut se rappeler que ce texte parmi les autres textes de loi, qui jalonne les premiers livres de la bible vise à établir un ordre social et religieux pour un peuple qui est en train de se constituer et prospérer au milieu d’autres peuplades aux alentours qui ont d’autres façon de faire. Contrairement à l’image que l’on se fait, lorsque Israel va prendre possession du pays promis, ce ne sera pas nécessairement un génocide du peuple précédent. Bien que cela se soit bel et bien produit à certaines occasions, c’est bien un rapport de paix qui sera proposé et préféré entre Israël et les autres peuples (Dt 20 :10). Israël devra se distinguer de la culture environnante par une éthique qui sera mise en évidence par certaines pratiques. Si nous ne voulons pas reproduire leurs pratiques qui trouvent leur pertinence dans leur cadre spécifique, nous voulons valoriser l’éthique qui les a suscités pour trouver des applications pour notre culture.

Le cadre de l’alliance du Sinaï

L’impératif du commandement s’adresse dans un cadre spécifique, Dieu s’adresse à SON peuple qui se trouvent dans des conditions particulières et pas au reste des peuplades. Cela n’interdit pas les autres de prendre connaissance des paroles de YHWH, d’ailleurs ils sont mêmes invités à faire connaissance avec ce peuple et recevoir cette parole comme parole de Vie. A l’opposé cela ne signifie pas non plus que cette parole n’est vraie que pour certaines personnes et que d’autres personnes ont d’autres vérité. Cela veut simplement dire que la vérité de la parole de Dieu ne peut être expérimenté comme vérité que dans un cadre donné. Ce cadre dans les écritures s’appelle une alliance. J’offre cette précision pour préciser la nature contextuelle d’une alliance.

Le contexte : L’alliance du Sinaï

Dans le contexte qui nous occupe le peuple en question est engagé dans une relation avec Dieu par l’alliance du Sinaï. Cette alliance comprend l’engagement de « l’Eternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de l’esclavage » (Ex 20 :2) d’une part et l’ensemble de ses commandements qui se résume à l’appel « vous serez saint, car je suis saint » Lv 20 :26,

Le but de la loi : la sainteté – l’amour

je profite pour rappeler la proximité de cette parole avec la parole de conclusion de Jésus en Matthieu 5 :48 « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » concernant la justice qui dépasse celle des scribes et des pharisiens (Lv 5 :20)
Cette perfection, cette sainteté se trouve dans l’accomplissement de la loi. Et l’accomplissement de la loi c’est l’amour (Rm 13 :10).
Bref, on n’obéit pas à la parole/loi de Dieu pour éviter d’être puni, ou pour avoir des points auprès de Dieu et se distinguer de son prochain mais pour apprendre… apprendre à aimer son prochain comme Dieu le ferait, comme il le fait. Aimer Dieu et aimer son prochain sont étroitement lié. Ce n’est pas pour rien que Jésus fait de l’amour le principe derrière toute la loi. (citation) Ainsi tout commandement de Dieu a pour but l’amour de Dieu et de son prochain. Tout autre application que l’on voudrait faire d’un commandement serait violé la raison d’être du commandement et ultimement abusé Dieu et son prochain. Nous allons en voir un exemple maintenant.

Comprendre le texte dans le cadre de l’alliance du Sinaï

Gardant en tête le contexte de l’alliance du Sinaï, d’un Dieu qui a démontrer ses intentions de répandre son amour nous lisons. Dieu dit : « 4la septième année sera un sabbat, une année de repos pour la terre, un sabbat pour le SEIGNEUR : tu ne sèmeras pas ton champ, tu ne tailleras pas ta vigne »

L’israël ancien :

Dans l’histoire de l’ancien Israël, bien qu’nous devons souligner l’ultime importance pour eux d’obéir littéralement à ce commandement. Echouer à cela serait assurer la malédiction sur l’entièreté du peuple. (Lev 26 :43). Une réalité, qu’ils vont malheureusement expérimenter (2 Ch 36 :21)

Le pays Israel :

De nos jours, dans le pays que l’on appelle Israël, plusieurs fermiers qui souhaitent garder leurs niveaux de production pratiquent ce qu’ils appellent « Heter Mechirah ». Par cette pratique ils peuvent en même temps « garder » la tradition de l’année sabatique et leur niveau de production. Comment vous allez me demander ? Cette astuce est basé sur une loi Rabbinique qui dit la chose suivante : Une terre qui appartient à un juif ne peut être travaillée pedant l’année sabbatique (shmita). Cependant si la terre est vendue à un non-juif avant le shmita, alors le précédent propriétaire à l’autorisation de louer la terre pour l’exploiter tout le long de l’année sabbatique, à la fin de la shmita il est convenu qu’il rachète la terre. Cette pratique du Heter Mechirah est bien sûr controversé parmi les experts et les rabbins, et joue essentiellement en mettant l’emphase sur le pronom possessif (אַתָּה). Le gouvernement a mis en place ces dernières années une aide financière par le biais d’une association (Otzar Haaretz) pour les fermiers afin qu’il puisse réellement respecter le Shmita correctement à l’ancienne.
Pourquoi je vous raconte cette exemple… Pour montrer que se focaliser sur la lettre du commandement génère plus de lois, d’adaptations, avec le risque de passer complètement à côté du but du commandement original. Non, nous devons creuser pour trouver les valeurs de ce commandement. Pour faire cela regardons qui sont les objets (bénéficiaires) du sabbat.

Les objets du sabbat

…Pour le Seigneur (v2b, v4b)

L’année sabbatique n’a pas d’autre origine que la volonté du Seigneur. Dieu structure le temps comme il veut. Tout fermier sait que le principe de l’année sabbatique ne respecte pas nécessairement celui du cycle des saisons ou le rythme du travail agricole. Les propriétaires des terres agricoles, qui représentaient une plus grande partie de la population qu’aujourd’hui, étaient appeler à faire confiance à Dieu et se consacrer, c’est-à-dire à se souvenir de Dieu comme créateur et de leurs place de créatures et leur rapport aux autres. C’est pour cela qu’il s’agit d’un Sabbat « pour le Seigneur »

…Pour la terre (v4a, 5b)

Si le Sabbat est pour le Seigneur, il est aussi pour la terre elle-même.
La terre (אָ֔רֶץ) est avant tout un cadeau de Dieu. Personne ne devrait prétendre à sa propriété personnelle, elle est à Dieu. En particulier la terre que l’Israel ancien occupe … (“le pays est à moi, car vous êtes chez moi comme étrangers et comme habitants.” Lev 25 :23) Nous confondons bien souvent la propriété avec la gérance. Déja dans l’Eden de la Genèse, premier livre de la bible, Dieu n’a pas donné propriété à l’homme mais gérance du jardin. Et si Dieu a donné la gérance de la terre à l’homme, Il est néanmoins déterminé a la protégé de l’homme, semble-t-il, si il venait à faillir à ses responsabilités. (Lev 26 :34-35)

…Pour toi (v6)

Enfin, le sabbat de la terre sera nourriture pour toi (25 :6). Le ordre naturel et l’odre social ne sont pas des réalités séparés. En laissant la terre se reposer, l’homme peut expérimenter ponctuellement et à l’avance le temps où il n’aura plus besoin de travailler à la sueur de son front. Alors que Dieu lui donne à la fois par les réserves (Lv 25:20-22) et le sabbat de la terre (6-7) de quoi manger sans peiner.
Noter bien que tous les stratagèmes pour circonvenir à l’application de cette loi dans l’ Israël moderne, passe également à côté des effets prévues dans ce sabbat.
Le rapport à Dieu comme créateur est oublié, la terre est souvent surexploitée, et l’homme n’expérimente plus la bienveillance de Dieu qui donne gratuitement et sans reproche.
Il faut noter surtout que même quelqu’un qui voiudrait observer cette lois à la lettre se verrait bien emmbétait car Dieu ne fonctionne plus dans le cadre de cette alliance du Sinaï… scélé par Moïs désormais … mais dans de le cadre d’une nouvelle alliance … en Jésus-Christ.

Application et remarques

Nous ne sommes plus sous l’alliance du Sinaï, nous sommes sous la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ (citation). Si nous ne sommes plus sous le régime de ces lois, les bénéfices d’une certaine forme de sabbat sont néanmoins toujours bons. C’est notre responsabilité de creuser pour trouver comment trouver des applications. Vous auriez assez d’éléments pour trouver vous-mêmes les moyens de garder ses principes mais j’aimerai conclure par quelques observations et idées auxquelles vous pourrez réfléchir pour vous.
Une réflexion sur ce qu’est le sabbat aujourd’hui.
Ne trouvez-vous pas que l’être humain oublie vite. La routine de la vie fait que, pris dans le train des activités nous oublions des choses peut être essentielle. Nous devrions être reconnaissant pour les saisons, les fêtes, les jours fériés non pas parce qu’ils nous donnent un congé pour ces jours là mais parce que ces jours nous rappellent l’histoire, des choses qui un jour on suffisamment marqué l’humanité pour qu’on s’arrête et qu’on le note dans un calendrier, qu’on crée un évènement.
Noter dans le texte d’aujourd’hui le cycle cycle 6/1 (6 an de travail / 1 an de repos) en Lev 25. J’aimerai suggérer que Dieu voulait inscrire dans la vie d’Israël un mémorial. Un mémorial de deux évènements importants dans l’histoire du peuple de Dieu. Un mémorial de la création et un mémorial de la providence divine

Se souvenir de la création de Dieu : Je ne suis pas le centre de l’univers… je fais parti de la création.

La création de Dieu a suivi un cycle 6/1. Nous vivons à une époque où il y a une réelle prise de conscience pour les sujets qui touche à l’écologie. Nous connaissons l’importance des cycles de repos/regénération des terres que nous exploitons. Mais, au-delà des simples aspects techniques de ce repos il y a une profonde vérité éthique que nous devrions valoriser.
« Le chrétien devrait régulièrement se souvenir de sa position dans la création et le fait que la terre n’est pas une commodité en sa possession qui doit être soumise à ses caprices ou soit disant besoin. (contre l’approche instrumentaliste). La terre doit être respecté pour elle-même car elle est à Dieu. Après tout moi aussi je suis une créature de Dieu, ce que j’aime et mes ennemis.

Un mémorial de la providence : Je peu faire confiance à Dieu pour mes besoins…

Se souvenir de la provision de Dieu pour moi

Le peuple de Dieu, alors qu’il était dans le désert, a était entrainé selon un cycle 6/1. Chaque semaine pendant 40 ans - apprendre à faire confiance à Dieu. Comment ?
La manne n’était « livrée » que pendant 6 jours (Ex 16 :29)
Le chrétien devrait régulièrement et de façon pratique trouver des façons, adapter à son temps, de renouveler sa confiance envers le Dieu qui promet qu’il pourvoira (Lev 25 :21-22)

Se souvenir de la provision de Dieu pour tous

La dimension sociale est le dernier aspect que je veux souligner. Dans lévitique 25, toute sorte de personne de rang sociaux différents se retrouvent sur un pied d’égalité concernant la nourriture. La nourriture n’est plus gagné comme récompense d’un travail, mais en faisant confiance dans le Dieu qui pourvoit, les distinctions sociales, que le travail et le rapport de subordination crée, sont abolies pour un temps. Le propriétaire se retrouve dans la même situation que son serviteur ou sa servante, (עַבְדְּ/ אֲמָתֶ֑ךָ), son salarié (שְׂכִֽירְ) et l’étranger (תוֹשָׁ֣בְ) de passage chez lui.
« Le chrétien devrait régulièrement se rappeler qu’il est aussi serviteur, soumi à un maitre, étranger et de passage sur cette terre » Et que Dieu ne regardent aux distinctions sociales (Lv 25 :23)
« Je suis un étranger chez toi, Un habitant, comme tous mes pères. (Ps 39 :12)
Les héros de la fois ont reconnus « qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. » Heb 11 :13)

Conclusion

Dieu n’a pas conclu une alliance avec la Belgique, les chrétiens cependant sont bien sous une alliance avec Dieu mais il ne s’agit plus de l’alliance du Sinaï. Si Dieu a montré son amour à Israël en le délivrant d’Egypte, de la maison de l’oppression ; les chrétiens ont reçu aussi une délivrance similaire. Par l’incarnation, la mort sur la croix, la résurrection et l’ascension du fils de Dieu, nous avons été délivrés de la puissance de la mort et du péché par lesquels le diable avait une prise sur nous pour nous rendre esclave. Cette libération nous pousse à une éthique de vie qui respecte la création : La terre elle-même et ses habitants, l’un comme l’autre appartenant à Dieu. Cette éthique de vie nous pousse à faire confiance au Dieu qui pourvoit en nous rappelant que nous sommes serviteurs les uns des autres, en pèlerinage sur la terre de Dieu, étranger et gens de passage, tous égaux devant le créateur. Puissions-nous trouver les disciplines qui nous rappellent cela et les actions pratiques qui mettent en lumière l’amour de Dieu pour la création toute entière, car si l’alliance du Sinaï était un conteste favorable pour la mise en place de l’éthique divine en établissant un peuple séparé des autres ; l’alliance nouvelle disperse désormais ce peuple de séparés, ces saints, ces ambassadeurs, ces citoyens du ciel parmi les nations dans une diversité de culture et de traditions afin que comme le dit Jérémie les nations soit « bénies en Dieu, et se glorifient en Dieu » (Jr 4 :1-2) Amen
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