L’orgueil et la misericorde

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L’orgueil et la misericorde
Dans mon adolescence, je trainais avec deux potes – Alex et Auster – un jour nous étions tous ensemble dans un quartier proche de chez nous, et Alex a fait une bêtise, en gros il a insulté quelques voyous qui habitaient dans les proximités – l’un des voyous nous a menacés avec des gros mots, plus tard, j’appris il s’est renseigné auprès de ses amis qui a commencé avec l’embrouille, bizarrement on lui a répondu qu’il était moi qui a commencé.
Donc, d’après mes amis il m’a menacé de mort. Recevoir une menace de mort ce n’est pas une très belle nouvelle. J’ai passé presque un an sans passer au milieu de ce quartier.
Une chose que je n’ai raconté c’est que mon oncle habité dans ce quartier. Et une fois ma mère m’a demandé de passer chez lui pour faire quelque que je ne me souviens plus. À cette époque, les téléphones, portables et réseaux internet n'existaient pas. Pour partager des nouvelles, bonnes ou mauvaises, il fallait se rendre en personne. Imaginez-vous la trouille d’un gamin à traverser le quartier.
Quelques mois plus tard j’appris que le jeune voyou a été tue à cause du trafic de drogues. Cela fut mon soulagement.
Mon manque de miséricorde révèle mon orgueil. Face à une difficulté, j'ai préféré la mort de quelqu'un d'autre à mon propre changement.
Dans l'Ancien Testament, les envoyés de Dieu, les porte-paroles, recevaient le titre de prophètes (Nabi). Aujourd'hui, je partagerai l'histoire de Jonas, le prophète et missionnaire rebelle.
Chapitre 1 :
Lisons Jonas 1.1-2 (LSG) : "La parole de l’Éternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï, en ces mots : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! Car sa méchanceté est montée jusqu’à moi…"
Mais, avant d’aller à Ninive…
Qui était Jonas ? Ce prophète est mentionné en 2 Rois 14.25, il prophétise la conquête de Jéroboam 2 (782-753 av. J-C), un roi qui n'était pas du tout un exemple pour son peuple. Jonas était de Gath-Hepher, dans les terres de Zabulon (pas très loin de Nazareth) en Galilée.
Il a vécu dans une période nationaliste : marquée par une certaine prospérité suivie de l'orgueil du royaume du Nord, où Samarie était la capitale. Amos, son contemporain, atteste de cette problématique dans son livre. Donc, étant donné que Jonas appartenait à ce royaume, il avait l'air nationaliste : il était parfaitement en phase avec la mentalité de son temps. Il ne voulait pas prêcher aux étrangers.
Dieu lui donne alors une leçon en l'envoyant vers les Ninivites. Des commentateurs ne considère pas qu’il soit un mauvais prophète, mais qu’il représentait bien l’esprit de l’époque.
Bien que Jonas connût l’Éternel, il était nécessaire qu’il soit amené à une nouvelle révélation de son amour. Peut-être que cela s'applique aussi à toi, qui fréquentes l’église depuis longtemps. Peut-être as-tu besoin d'une nouvelle révélation de Dieu pour avancer avec lui. Si c’est le cas, fais-le aujourd’hui.
La parole du Seigneur lui est adressée : "Lève-toi, va à Ninive la grande ville…"
La grande ville de Ninive appartenait aux Assyriens - un peuple terrible et violent qui était à son apogée à l’époque même de Jonas et d'Amos. Les Assyriens, lors d’essais d’occupation, utilisaient des tactiques psychologiques. Leur stratégie impliquait des tentatives de négociation et d'intimidation, mais en cas d'échec, ils détruisaient les villes environnantes et infligeaient des châtiments impitoyables : torture, viol, mutilation corporelle, et autres horreurs macabres.
Envoyer Jonas chez les Assyriens était un scandale pour son époque ! Imaginez si Dieu vous envoyait chez le Hamas pour proclamer leur condamnation ? Ou dans un camp de Daesh pour annoncer le jugement divin ? Maintenant, on commence à bien comprendre le choix de Jonas, n'est-ce pas ?
Généralement, Dieu suscitait des prophètes seulement pour son peuple - Israël. Mais envoyer un prophète directement dans une région païenne, c’était quelque chose d’inattendu.
Dieu ordonne au prophète d’aller, mais Jonas part dans une direction opposée (v.3).
Tarsis se trouve à l’opposé de Ninive, peut-être en Espagne. Jonas paie son billet et monte dans un bateau phénicien. Tout était parfait.
Mais Dieu fait souffler un vent trop fort…
Le voyage de Jonas commence à mal tourner. Après avoir révélé aux marins sa désobéissance, il se porte volontaire pour se sacrifier et ainsi calmer la tempête (v.12). Nous entrons maintenant au cœur du livre. La noyade semblait inévitable, il était au fond de la mer Méditerranée.
Chapitre 2 :
Dieu envoie un grand poisson…
Juste pour clarifier, le grand poisson n'est pas une baleine. Il est scientifiquement impossible qu’une baleine avale un être humain. La gorge d’une baleine fait environ la taille d'un poing humain et ne peut s’élargir que d'environ 38 cm pour recevoir un repas plus conséquent. Les commentateurs s'accordent à dire qu’il s’agissait plutôt d’une espèce de requin. Il y a même des témoignages de marins affirmant avoir trouvé des corps entiers dans ce type de créature. Il est fort possible qu'il s'agisse du grand poisson qui a avalé Jonas. Je privilégie le terme gros poisson seulement.
Dans le ventre du poisson, Jonas prie à Dieu…
Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel (v.3). Jonas goûte à la miséricorde de Dieu. Même loin, pris par son orgueil, Jonas se souvient de l’Éternel et lui adresse une prière. Parfois, il nous faut un grand poisson pour nous ramener aux principes fondamentaux, pour nous pousser à la prière, pour nous rappeler Dieu. Si tu te trouves encore dans le ventre du poisson, je t'invite à prier. Dieu est à ton écoute. Laisse de côté ton orgueil et reviens à Dieu. Miraculeusement, Jonas reste 3 jours et 3 nuits dans le ventre du poisson. On voit cette histoire se répéter avec Jésus dans le tombeau. Contrairement à ce que beaucoup pensent, le grand poisson est un élément de bénédiction pour Jonas. En fait, de façon étrange, le moyen le plus efficace pour sauver quelqu'un de la mer était de l'envoyer sur la terre ferme.
Chapitre 3 :
"Lève-toi et va à Ninive…"
Le prophète reçoit une deuxième chance, et cette fois, il obéit fermement. "Encore quarante jours, et Ninive est détruite" (v.4). Voici le refrain crié par Jonas pendant 32 kilomètres de marche. C'était court, il n’a pas donné la possibilité de repentance, il n’a pas fait mention de Dieu à l’issu du jugement, il n’a pas utilisé la formule « Ainsi dit l’Éternel ». Quand même, il était suffisant pour faire comprendre au peuple de Ninive qu'il devait se repentir. Le roi a institué un jeûne pour tous, humains et animaux. Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas ? Contre l'orgueil, le meilleur remède est l'humiliation. Rappelons ce que l'apôtre Pierre a écrit :
"Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous." (1 Pierre 5.5–7).
Ce que le roi a fait, c’est ce que nous devons tous faire : nous humilier devant Dieu quotidiennement et guider notre famille dans la même direction.
Chapitre 4 :
Jonas désire le malheur de Ninive…
Jonas 4.2 : "Il implora l’Éternel, et il dit : Ah ! Éternel, n’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon pays ? C’est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal." (Citation prise d’Exode 34.6b).
Le prophète connaissait l'alliance entre Dieu et son peuple, une alliance que les Israélites refusaient d'accomplir. Jonas symbolise le péché d’Israël, un péché qui sera puni deux siècles plus tard lors de l'exil.
L'achèvement du livre se fait avec deux interventions de Dieu : il envoie un ricin (v.6), puis un ver (v.7). Notre Dieu est un Dieu miséricordieux, mais il ne ménage pas son peuple. Il fait pousser une plante pour révéler le cœur du prophète, qui, après avoir goûté à la grâce, préfère rester dans l’orgueil. Le petit ver qui a rongé le ricin est le jugement de Dieu qui viendra soudainement pour révéler les œuvres.
Jonas revient à ses propos initiaux : son refus d’aller vers les autres, sa protection et son bien-être. Le paquet est complet. Dieu lui répond. Et sa réponse résonne jusqu’à nos jours.
"L’Éternel dit : Tu as pitié du ricin qui ne t’a coûté aucune peine et que tu n’as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre !" (Jonas 4.10-11).
Le livre s’achève de manière abrupte, comme si Dieu essayait de nous dire : « Qu'est-ce qui te fait ressentir plus de compassion ? D’un peuple ignorant, qui ne connaît pas Dieu, ou d’une plante qui pousse sans l'aide de personne ? »
En Luc 10.25, les docteurs de la loi posaient des questions à Jésus : « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Puis Jésus raconte la parabole du bon Samaritain. À la fin, il pose une question :
"Lequel de ces trois, le prêtre, le lévite ou le samaritain, te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même." (Luc 10.36–37).
Le chemin pour vaincre l’orgueil est le chemin de la miséricorde. C’est en allant, en se levant et en agissant...
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