isaac, le père qui fait des différences
Sermon • Submitted • Presented
0 ratings
· 2 viewsNotes
Transcript
« Isaac implora l'Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l'Eternel l'exauça: Rebecca, sa femme, devint enceinte. » -
Genèse 25:21
L'histoire d'Isaac est assez troublante. Il est le fils d'Abraham et Sara, arrivé sur le tard, et représente l'accomplissement de la promesse de Dieu pour ses parents.
Il va devoir composer avec cette réalité et porte sur ses épaules une certaine pression. Son père, le Père de la foi, a marqué sa génération et constitué un patrimoine immense qu'il va confier à son fils (Genèse 25:5). Celui-ci va donc devoir assumer à la fois sa filiation avec un père incroyable et l'administration de biens importants, le tout en étant lui-même.
Isaac, on doit le comprendre, a eu du mal à passer certaines étapes. Ce n'est pas parce qu'il était trop jeune. Il a quarante ans lorsque vient le temps pour lui de voler de ses propres ailes.
Jusqu'à quarante ans, il est resté dans la maison. Jusqu'à quarante ans, il est resté célibataire. Jusqu'à quarante ans, il est resté le « fils de ».
Isaac est pris dans un système complexe, fait de loyautés intra-familiales, d'attentes, de blessures, d'incompréhensions. Il a été l'objet d'enjeux entre ses parents et Agar. La situation avec Ismaël, son demi-frère aîné, est également difficile.
On le sent fragile, en proie à toutes sortes d'émotions compliquées à gérer. Par exemple, lorsque Sara, sa mère, décède, il va être inconsolable jusqu'à son mariage avec Rebecca (Genèse 24:67).
Voici la réalité : Isaac a besoin d'être plus qu’un fils. Il doit devenir mari et père. Oui, il a été au bénéfice d'un père qui a été un véritable repère pour lui jusque-là. Mais c'est son tour.
Abraham, le voyant dans cet état, va envoyer son serviteur chercher pour lui une épouse dans le pays dont il est originaire.
Cela peut paraître déplacé, encore une fois dans notre lecture contemporaine et occidentale, mais en le remettant dans le contexte, c'est réellement une démarche d'amour d'un père envers son fils.
Tout au long du récit rapporté dans Genèse 24, on voit Dieu manifester Sa grâce, Sa bienveillance envers le serviteur d'Abraham chargé de trouver une épouse pour Isaac.
Rebecca, qui va devenir l'épouse d'Isaac, part avec foi vers celui-ci. Cette saison de leur vie est pleine de promesses, de perspectives. C'est l'occasion pour les deux de vivre quelque chose de bon, de beau, de nouveau.
Tout semble commencer à aller mieux : Isaac est consolé, sa femme est formidable, il est heureux. C'est le temps pour lui de devenir père. Et là, échec. Genèse chapitre 25 verset 21 nous apprend que Rebecca est stérile.
C'est un vrai coup dur pour le couple, comme si l'histoire familiale se répétait encore et toujours... Alors qu’Isaac
le bonheur, la réalité le frappe de plein fouet.
semblait sorti d'un cycle de difficultés et commençait à tutoyer
En quoi Isaac est-il un repère pour nous ?
Malgré ce que je viens de rapporter de sa vie et qui pourrait laisser penser qu'il n'a pas l'étoffe des grands héros, et que ses perspectives semblent inexistantes, il nous montre sa capacité, comme Noé et Abraham avant lui, à prendre ses responsabilités.
« Isaac implora l'Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l'Eternel l'exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte. »-
Genèse 25:21
Quand nous lisons ce passage, nous devons savoir ceci : Isaac se marie à 40 ans et il devient père à 60. Il y a donc 20 années de vie commune, de persévérance, de foi, d'intercession, d'espoir et de désespoir, d'anticipation, d'exaucement et de réalité de la défaite. 20 ans, 240 mois, 7300 jours...
Quelle persévérance !
Isaac implore l'Eternel pour sa femme. Il va prier, intercéder, supplier Dieu pour sa femme. Il ne nous est pas rapporté qu'il l’aurait méprisée, humiliée, répudiée. Au contraire, alors que les choses ne se passent pas comme il l'avait espéré, cet homme va user ses genoux pour son épouse, pour lui, pour eux.
Laissons-nous gagner par ce modèle. Cultivons la même détermination. Il y a là un repère extrêmement précieux pour nous : la persévérance dans la prière permet de changer le cours de notre histoire.
Isaac nous parle de persévérance, je l'ai dit, mais également d'humilité. Certaines choses ne dépendent pas de lui. Il na par exemple, pas le pouvoir de changer la stérilité en fécondité.
C'est pour ça qu'il « implore » Dieu.
Il choisit de se placer, non sur le terrain de ses compétences, de ses ressources, de ses raisonnements, de ses possibilités, mais sur le terrain des promesses de Dieu, des possibilités de Dieu, de la puissance de Dieu, de la fidélité de Dieu, des ressources
Pas seulement une semaine : 20 ans. Il ne baisse pas les bras, parce qu'il a compris qui est Dieu. Il sait que Dieu va intervenir, d'une manière ou d'une autre. Et il ne veut pas reproduire l'exemple négatif qu'il a eu de ses parents : trouver une solution humaine quand la réponse doit venir de Dieu. Il sait tout le trouble que cela a produit.
Face à ses impossibilités, ses limites, la sagesse était de faire preuve de foi, d'humilité et de persévérance. Quel modèle pour chacun d'entre nous !
« L'Eternel l'exauça: Rebecca, sa femme, devint enceinte. »
- Genèse 25:21
Là, de nouveau, on se dit que ça y est, la page est tournée, tout va bien aller maintenant, le conte de fées, avec un super happy end comme dans les films, prend forme.
Et bien non... Rebecca porte des jumeaux et, dans son ventre, c’est déjà la bataille. A tel point quelle va aller devant Dieu
Pour remettre en question cette grossesse, miracle manifeste et bénédiction accordée par Dieu Lui-même.
Dieu va lui annoncer que ce ne sont pas seulement deux garçons qu'elle va mettre au monde, mais deux nations. Que l'un sera plus fort que l'autre, que l'un sera assujetti à l'autre.
La coutume voulait que ce soit l'aîné qui domine le plus jeune mais, dans notre histoire, c’est l'inverse qui va se produire.
Le premier enfant à naître, c'est Esaü. C’est donc lui l'aîné. Le second, Jacob, est le cadet. Même dans le cadre de la gémellité, on définit le premier à naître comme l'aîné et le second comme le cadet.
Ce qui veut dire, en termes d'héritage dans la culture de cette époque, que la plus grosse part revient à l'aîné. Tout est supposé se construire dans cette perspective.
« Isaac aimait Esaü, parce qu'il mangeait du gibier; et Rebecca
aimait Jacob. » - Genèse 25:28
Je ne doute pas qu'Isaac aimait ses deux fils. Mais il a marqué sa préférence pour l'un des deux, à cause de ce qu'ils faisaient. II manifeste ici une erreur dans son rôle de père en faisant passer au second plan qui ils étaient.
Cette attitude doit également nous servir de leçon, attitude doit également nous servir de leçon, d'enseignement, de repère, même si c’est un élément négatif.
Parce qu’on voit clairement, dans le récit de la Genèse, les conséquences que cela a eu sur cette famille.
Isaac va alimenter l'attitude de « trompeur » de Jacob. Ces dans cet environnement que Jacob va grandir et, très tôt, cela va façonner son caractère, son attitude et ses actions.
On sent qu'Isaac est proche de son fils aîné Esau, mais pas de son cadet Jacob. Ce dernier va profiter d'un moment de fatigue chez son frère pour lui voler son droit d'aînesse, cette fameuse part d'héritage, de bénédiction paternelle à laquelle il aspire
depuis le départ.
Pire, des loyautés vont se tisser entre Isaac et Esaü d'une part, et entre Rebecca et Jacob d'autre part. Au point qu'à l'article de la mort, Rebecca va inciter Jacob à se faire passer pour son frère et aller ainsi prendre la part d'héritage d'Esaü.
Isaac, à ce moment-là, est âgé, sa vue est faible et il va se faire avoir en beauté. Le déguisement de Jacob va avoir raison d'Isaac qui ne va pas reconnaître son fils.
C’est très intéressant de comparer ceci : Esau a bradé son droit d'aînesse (donc son héritage) pour un plat de lentilles et son père Isaac a donné l'héritage pour un plat de gibier.
Isaac s’est reconnu dès le départ dans Esaü, mais pas dans Jacob.
C'est pour ça qu'il l'a préféré et c’est par leur appétit pour les mêmes choses qu'ils ont fini par se perdre. Parce qu'à la suite de cet événement, évidemment, Esaü et son père se sont disputés
à cause de l'héritage.
Que pouvons-nous retirer de cette histoire, en particulier dans notre rôle de Re-Père pour cette génération ?
Nous ne devons pas faire de différence d'appréciation entre nos enfants. Nous ne devons pas sublimer nos points communs, ni mépriser nos différences.
Même si Jacob na pas les mêmes goûts, aspirations, rêves que son père, il reste le fils d'Isaac. Isaac devait construire une relation plus forte avec Jacob, une relation de confiance, d'équilibre, pour que son fils ne se sente pas « dépossédé » par son frère.
Jacob n'aurait pas eu le droit d'aînesse, mais aurait quand même pu être béni et accomplir ce que Dieu avait pour lui. L'histoire aurait pu être différente et se réaliser avec moins de souffrances.
Même si nos enfants ne partagent pas tous nos goûts et centres d'intérêt, il nous appartient de nous intéresser aux leurs. C'est là ce qui permet de bâtir avec eux une relation solide.
L’évangile de Luc nous enseigne ceci à propos de l'œuvre de Jésus : « Il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » - Luc 1:17
Isaac est passé à côté. Puissions-nous prendre conscience des enjeux et nous laisser animer par l'Esprit de Dieu pour être ces Re-Pères qui inclinent leurs cœurs vers celui de leurs enfants, avec sagesse et afin de les gagner à Christ par notre foi ET notre amour sincère pour qui ils sont.