Question La justice et l'élection
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Question l’autre Arnaud
Comment concilier l’idée de Dieu juste avec le fait qu’il choisit ceux qui iront en enfer avant même de naître ?
Voici une question gigantesque et très sensible, alors il faut y aller doucement.
Don’t go too quickly on this… This is a big question and shouldn’t be brushed over too fast.
Au cas où tout le monde ne l’a pas compris, juste un instant pour définir les termes.
Quand on parle du “choix” de Dieu (ou de “l’élection”, comme la Bible le dit), on parle du fait que c’est Dieu qui a choisi, avant même la création du monde, à qui il allait montrer sa grâce en Jésus-Christ.
Cette vérité rend mal à l’aise, évidemment, mais on la voit partout dans la Bible.
Ephésiens 1.4-5 :
4En [Christ], Dieu nous a choisis avant la création du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, 5il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ.
Alors quand Paul dit “nous” dans ces versets, il parle de tout le monde qui a placé sa foi en Christ. Il écrit à une église (l’église d’Ephèse) dans cette lettre, une église dont lui, il ne fait pas partie. Alors ceux que Dieu a choisi ne se limitent pas aux chrétiens de cette église-là ; il parle de tous ceux qui ont la foi en Christ, de toute l’histoire.
Société Biblique de Genève ed., 2007. La Bible Segond 21, Romanel-sur-Lausanne.
Quand il dit “choisis” dans le v. 4, et “prédestinés” dans le v. 5, ces mots en grec veulent dire : choisis et prédestinés. Il a décidé d’avance que ceux qui ont la foi en Christ aient la foi en Christ, que nous soyons ses enfants adoptifs par Christ.
On voit aussi cette vérité dans Romains chapitre 9—peut-être le passage le plus explicite à ce sujet. Romains 9.15-18 :
15En effet, [Dieu] dit à Moïse: Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, et j’aurai compassion de qui je veux avoir compassion. 16Ainsi donc, cela ne dépend ni de la volonté ni des efforts de l’homme, mais de Dieu qui fait grâce. 17L’Ecriture dit en effet au pharaon: Voilà pourquoi je t’ai suscité: c’est pour montrer en toi ma puissance et afin que mon nom soit proclamé sur toute la terre. 18Ainsi, Dieu fait grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut.
Société Biblique de Genève ed., 2007. La Bible Segond 21, Romanel-sur-Lausanne.
Alors pour le dire autrement : si tu as entendu l’évangile, et l’as entendu comme une bonne nouvelle, et tu t’es repenti de tes péchés, et as décidé de suivre Christ, ce n’est pas à cause de toi que toutes ces choses se sont passées, mais parce que Dieu a décidé de te faire grâce, et de ne pas endurcir ton cœur. Nous ne venons à Christ que si Dieu nous donne un nouveau cœur, et nous fait naître de nouveau.
Nous en avons beaucoup parlé dans notre église, alors je ne vais pas en reparler pendant longtemps ici ; il y a beaucoup de messages de disponibles sur notre site qui en parlent.
La question d’aujourd’hui n’est pas “Qu’est-ce que la doctrine de l’élection ?” mais plutôt : Comment réconcilier l’élection avec la vérité que Dieu est un Dieu juste ? Si Dieu est juste, comment peut-il décider d’avance quelque chose comme cela ?
Et bien, pour comprendre la réponse à cette question, il faut bien comprendre ce qu'est la justice parfaite. Si on veut définir la justice parfaite, on pourrait dire que si la justice est parfaitement faite, tout le monde reçoit ce qu’il mérite. Dire que Dieu est un Dieu juste signifie qu’il fera en sorte que tout le monde—lui y compris—reçoive ce qu’il mérite.
Et bien, tout dépend de ce qu’on entend quand on dit le mot “juste.”
Et il y a des multiples démonstrations dans la Bible que ce que Dieu mérite, c’est la louange et la gloire et l’allégiance ultimes et éternelles, et ce que nous méritons, c’est la punition éternelle pour avoir rejeté Dieu. Il n’y a personne qui n’a pas rejeté Dieu dans sa vie, et il n’y a personne qui peut dire que dans ce moment de rejet, je ne voulais pas faire ce que j’ai fait. Même s’il y a un moment dans notre vie où nous avons rejeté Dieu, cela suffirait pour mériter sa punition infinie, parce que le rejet de Dieu est un péché infiniment grave. (Si on n’est pas d’accord avec cela, c’est que nous sous-estimons gravement à quel point Dieu trouve le péché détestable—il suffit de lire l’Ancien Testament pour le savoir.)
The definition of election: God chooses whom he saves.
, .
Alors selon la définition stricte de la justice, à chaque fois que quelqu’un est jugé par Dieu pour son péché, et envoyé en enfer, Dieu agit de manière parfaitement juste.
The definition of justice: everyone gets what they deserve.
L’enfer est ce que nous—chacun et chacune d’entre nous, à tout instant.
Ample evidence in Scripture that what we all deserve is eternal punishment for our sin ().
Et pourtant, pour des raisons que nous ne pouvons pas comprendre, Dieu choisit souverainement de montrer sa grâce. Au monde entier il montre ce qu’on appelle la grâce “commune”—c’est-à-dire : il y a de bonnes choses que Dieu donne à tous les êtres humains, sans exception. Et avant qu’on commence à débattre sur la pauvreté et la misère dans le monde (qui sont réelles et pas négligeables), il faut qu’on se souviennent de cette réalité : peu importe ce que nous vivons, à ce moment, si nous sommes vivants, nous devrions être en enfer, mais nous ne le sommes pas. Nous sommes ici, encore vivants. C’est une grâce qu’il a donné à nous tous.
Et à certains, Dieu décide d’aller plus loin, et de montrer une grâce “particulière” : il a envoyé Jésus-Christ pour prendre la place de son peuple, dans sa vie et dans sa mort ; de souffrir la colère de Dieu contre notre péché, à notre place, afin que nous ne la souffrions pas.
So under the strictest definition of justice, every time someone goes to hell for their sin, God is acting perfectly just.
On l’a déjà dit à bien des reprises, mais nous n’allons pas à la Bible pour trouver des réponses à nos questions ; nous allons à la Bible pour savoir quelles questions nous devrions poser.
Dans la théologie aujourd’hui, les gens posent beaucoup de questions complexes comme celles-ci—des questions sur le libre arbitre et la volonté de Dieu, du choix de Dieu et du nôtre. Ces questions sont légitimes, et elles sont dues, en partie, à notre moment particulier de l’histoire humaine, dans lequel le droit de l’individu de faire ce qu’il veut est notre plus grande valeur.
Le problème, c’est que la Bible ne se soucie pas vraiment de cette question. La seule fois dans la Bible où on s’y approche, dans Romains 9.19-20, Paul contourne la question.
“Particular” grace: he sent Christ to take the place of his people, and suffer the wrath we deserve for our sin.
(And if we don’t think so, it’s that we drastically underestimate the seriousness of our sin.)
19Tu me diras: «Pourquoi fait-il [donc] encore des reproches? Qui peut en effet résister à sa volonté?» 20Mais toi, homme, qui es-tu pour entrer en contestation avec Dieu? L’objet dira-t-il à celui qui l’a façonné: «Pourquoi m’as-tu fait ainsi?»
So hell is what we deserve—all of us, at every moment.
Autrement dit : on demande à Paul comment l’élection peut aller de paire avec la justice de Dieu, et Paul répond : Qui sommes-nous pour poser cette question-là ? C’est lui le Créateur, il peut faire de sa création ce qu’il veut.
Société Biblique de Genève ed., 2007. La Bible Segond 21, Romanel-sur-Lausanne.
And yet, for reasons we can’t even fathom, God sovereignly chooses to show grace.
Alors pour nous, dans notre société et dans notre contexte aujourd’hui, cette question est énorme. Mais pour la Bible, elle ne l’est pas. Et pour l’église au début, elle ne l’était pas non plus. Pendant les 400 premières années de l’église, LA question qui a occupé toute leur pensée, toute leur discussion, était plutôt : “Comment un Dieu juste peut-il sauver des hommes et des femmes pécheurs ?” Comment pouvons-nous réconcilier l’idée d’un Dieu juste avec le fait qu’il sauve des gens qui ne le méritent pas du tout ?
“Common” grace: he gives us all life, and moments of happiness, and provision for our needs. And we need to remember his greatest grace to every living human being: at this moment, if you’re alive, you should be in hell, but you aren’t. That’s grace he has given all of us.
Et ils luttaient avec cette question parce que c’est la question que la Bible pose. (Presque la totalité de la lettre de Paul aux Romains sert à répondre à cette question.
“Particular” grace: he sent Christ to take the place of his people, and suffer the wrath we deserve for our sin.
Il la donne le plus succinctement dans Romains 3.23-26 :
23tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, 24et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. 25C’est lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime expiatoire pour ceux qui croiraient. Il démontre ainsi sa justice, puisqu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de sa patience. 26Il la démontre dans le temps présent de manière à être juste tout en déclarant juste celui qui a la foi en Jésus.
We’ve said it many times before, but we don’t go to the Bible to get answers to our questions; we go to the Bible to find out what questions we need to be asking.
Autrement dit : nous avons péché, et sommes privés de la gloire de Dieu, mais dans sa grâce, Dieu a envoyé Jésus-Christ comme un sacrifice pour nous ; il a déversé sa juste colère sur lui plutôt que sur nous, et ainsi il peut être à la fois juste ET nous pardonner de nos péchés.
Société Biblique de Genève ed., 2007. La Bible Segond 21, Romanel-sur-Lausanne.
In theology today, people ask a lot of complex questions like these—questions about free will and sovereignty, about God’s choice and ours. And that’s partly due to our particular moment in history, in which the right of the individual is the highest value in our society.
Et pourquoi il l’a fait ? Paul le dit dans Ephésiens 1.5-6 :
But for the first 400 years of the church, these are not the questions that preoccupied theologians. For the first 400 years of the church, THE question that took up all of their thought and discussion was, “How could a just God save sinful people?” How do we reconcile the idea of a just God with the fact that he saves people who don’t deserve it?
And they struggled with that question because that’s the question the Bible asks. (Nearly the entirety of Paul’s letter to the Romans is built on answering that question.)
And the answer to that question is, I think, best summed up in .
Dans son amour, 5il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ. C’est ce qu’il a voulu, dans sa bienveillance, 6pour que nous célébrions la gloire de sa grâce, dont il nous a comblés dans le bien-aimé.
My answer to Daniel’s question is that God’s love for the non-elect consists in genuine acts of kindness and generosity and patience and invitation. Just think about it. When we’re talking to an unbeliever, we are able to point out to unbelievers evidences of God’s kindness to them, not the least of which is that we and they should at this moment be suffering in hell, and we’re not.
Société Biblique de Genève ed., 2007. La Bible Segond 21, Romanel-sur-Lausanne.
La question que les chrétiens devraient se poser n’est donc pas : Comment un Dieu juste peut choisir ceux qui seront sauvés ? mais plutôt : Comment un DIeu juste peut-il me sauver, si je suis pécheur ? Et la réponse à cette question—l’évangile de Jésus-Christ—devrait nous remplir de louange et de joie et d’humilité face à ce don immérité que nous avons reçu.