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Dans Amos 7.1-9, le prophète supplie Dieu de renoncer à deux jugements catastrophiques. Dans les deux cas, l’Éternel accède à la demande d’Amos (v. 3, 6). Puis Dieu tient un niveau dans la main, pour montrer à quel point le peuple est tordu, et annonce qu’il ne l’épargnera plus (v. 6-9). Faisons deux remarques.

1° Si la patience de Dieu durait indéfiniment, il n’y aurait pas de jugement. Or, un certain nombre de personnes pensent à Dieu en ces termes. Dieu est bon, il est tenu de pardonner, c’est son rôle. Ainsi raisonnait Catherine II la Grande. La Bible affirme avec insistance qu’un tel portrait de Dieu est désespérément faussé. À l’inverse, si Dieu exerçait sa justice de façon instantanée, il n’y aurait aucune place pour un sursis de compassion ou de patience. Cette tension est à l’origine d’un certain nombre de vertus. En l’absence de crainte, il n’y a pas de courage. De même, si la colère n’existe pas, la patience n’est plus une vertu ; elle se dissout dans une sorte d’alchimie de bonté et d’indifférence morale. Ces scènes sont là pour dire aux Israélites d’autrefois que la patience de Dieu arrive à son terme. C’est parce qu’il est patient qu’il ne les a pas encore détruits. Une vraie patience présuppose cependant qu’un jour ou l’autre, la justice sera rendue : elle est un appel à la repentance avant qu’il ne soit trop tard.

2° Ici, Dieu répond favorablement à la requête d’Amos et sursoit à la sanction, comme il l’a souvent fait face aux prières ferventes d’intercession dans l’Ancien Testament (Genèse 18.23-33 ; 20.7 ; Exode 32.9-14 ; Job 42.8-9). Comment concilier cette attitude avec un passage comme 1 Samuel 15.29 : « Celui qui est la force d’Israël ne ment pas et n’a pas de regret, car il n’est pas un être humain pour éprouver du regret » ? À vrai dire, si j’étais certain de pouvoir changer les intentions de Dieu de façon absolue, je serais terrifié rien qu’à l’idée d’essayer ; en effet, je suis infiniment bien moins informé que lui. Pourtant, Jacques affirme que « la prière agissante du juste a une grande efficacité » (Jacques 5.16-18). Voilà qui prouve au moins que Dieu n’est pas une force froide, déterministe et mécanique. Il est un Dieu personnel qui a prévu aussi bien les moyens que la fin, et notre intercession est incluse dans les moyens. Si nous devons prier selon la volonté de Dieu (1 Jean 5.14), alors Luther avait raison de dire : « La prière ne vise pas à vaincre la résistance de Dieu. Elle s’appuie au contraire sur le bon vouloir de Dieu ». Prier, ce n’est pas amener Dieu à adopter une position qui lui répugne ; c’est plutôt un moyen d’obtenir les bénédictions que Dieu, dans la perfection de ses attributs, est désireux de répandre. Or, cette perfection des vertus divines signifie aussi qu’il peut arriver des moments où la collision entre la sainteté et le péché provoque une colère implacable qui ne peut être détournée.

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