Se tenir devant Dieu

L'Eternel est vivant, le Dieu d'Israël devant qui je me tiens (1 Kings 17.1 , version Osterwald).

Je cherche... un homme…qui se tient à la brèche devant moi en faveur du pays... (Eze 22.30).

Le témoignage d'Elie fut un témoignage personnel qui reflétait ce que le prophète était lui-même et qui engageait tout son être. Il se donnait tout entier à son message ; sa vie était dédiée à la mission que Dieu lui avait confiée.

Comme Paul pouvait le dire :

Nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même (Rom 14.7).

Quel était donc le message d’Elie ? Une parole dure et sentencieuse :

L'Eternel est vivant, le Dieu d'Israël devant qui je me tiens... Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole.

Elie colle à son message, il s’identifie à Dieu de telle sorte que sa parole devient partie de lui-même. Comme ce fameux vaillant guerrier de David dont la main demeura attachée à son épée (2 Sam 23.10). Il déclare avec cette autorité divine qui défie l'enfer, affirme la volonté de Dieu et déclenche l'action du ciel.

Se tenir devant Dieu

L'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël devant qui je me tiens, ou devant qui j'assiste.

Le cœur même du ministère d'Elie se résume en cette parole : Se tenir devant Dieu en intercesseur. C’est ce que le Seigneur nous demande de manière urgente en temps d’apostasie.

Dieu se sert d'instruments humains pour communiquer sa Parole aux hommes. Il cherche ces vies qui servent de points d'appui à son action ici-bas et qui se tiennent devant lui, intercédant pour ce monde en détresse et prêtes à lui donner le message du ciel, ce pain de Dieu,

Celui qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde (Joh 6.33).

Il voit qu'il n’y a pas un homme, il s'étonne de ce que personne n'intercède. (Isa 59.16)

Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas ; mais je n'en trouve point. (Ezek 22.30).

Jésus-Christ est notre divin modèle. Les Evangiles mettent l'accent sur sa vie de prière et d'intercession.

Voyez-le au chapitre 17 de l'Evangile selon Jean, intercéder pour les siens, les remettre à son Père. Il se retire constamment sur la montagne, à l'écart, pour être en communion avec son Père et lui soumettre les problèmes se rapportant à sa mission divine.

Assis à la droite du Père, sur le trône de la grâce, il continue ce même office en faveur des siens ; il est leur avocat, il plaide pour eux contre l'accusateur des frères qui les accuse jour et nuit.

Découvrir le souverain Sacrificateur qui intercède pour nous, c'est découvrir le secret de la sanctification et la clé de la victoire sur toutes les forces de l'ennemi.

C'est aussi expérimenter d'avance cette promesse Rev 12.11 : Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.

Une autre illustration de cette sorte d'intercession se trouve dans le livre des Nombres. Le sacrificateur Aaron, avec l'encensoir allumé du feu de l'autel, se plaça entre les morts et les vivants et arrêta la plaie qui consumait le peuple (Num 16.46-50). Telle fut l'attitude d'Elie en Israël.

Dans ses psaumes, David répète à plusieurs reprises cette exhortation : Attends-toi à l'Eternel... Tenez-vous devant lui... Demeurez en sa présence...

Esaïe parle de ceux qui ne se taisent ni jour ni nuit (Is 62.6,7). Et les voici exerçant ce sacerdoce glorieux de l'intercession avec toute l'audace et toute l'autorité de Celui qui a fait les promesses. Ils savent que L'Eternel l'a juré par sa droite et par son bras puissant (Is 62.8), et forts de cette conviction, ils plaident devant son trône. Le Seigneur lui-même prie pour eux, mais ils ont la charge de se tenir devant lui pour le salut de leurs semblables (Joh 17.9,20).

Ce qui doit être le fondement de notre service, le secret de notre force et de notre courage, la puissance de notre témoignage : nous tenir devant Celui qui a traité alliance avec nous, Celui qui a fait les promesses qui assurent à son peuple la puissance, les richesses et le revêtement spirituels pour aujourd'hui.

C'est dans ces seules conditions que nous échapperons à l'esprit du siècle présent, car celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit (1Cor 6.17).

Chaque Eglise, chaque assemblée chrétienne devrait avoir cette force motrice, cette centrale de puissance où chacun prend sa responsabilité, où le ciel s'ouvre et où l'enfer est remué, à l'exemple de l'Eglise primitive, Acts 4.23-37

Sachons donc une fois pour toutes décider qu'au milieu de l'obscurité présente, en face de l'ouragan qui s'élève déjà, nous nous tiendrons devant Dieu comme Elie.

Ne nous laissons pas voler ce qui est le plus grand de nos privilèges et la plus solennelle de nos responsabilités !