Jeudi 5ème sem. TP - 6 mai 2021

Un ancien archevêque de Paris, qui a beaucoup marqué le diocèse, Mgr Lustiger, a signé dans les années 80 un livre d’entretiens avec deux journalistes intitulé “Le choix de Dieu”. Ce titre faisait en partie référence à l’itinéraire mystérieux de cet homme né dans une famille juive et devenu un des hommes d’Église les plus reconnus de son temps. Oui, Dieu choisit qui il veut pour être bénéficiaire de sa grâce.

C’est en quelque sorte le message de la première lecture. Alors qu’une intense discussion sur la conversion des païens anime l’Église de Jérusalem, nous entendons parler Pierre, Barnabé et Paul puis Jacques. Tous font référence à Dieu comme l’acteur premier de cette conversion : c’est lui qui choisit à qui il veut se révéler et comment il veut se révéler (par la parole de l’Évangile, par des signes et des prodiges…).

Nous connaissons l’affirmation de Paul à Timothée : “Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.” (1Tm 2,4) C’est bien pour cela qu’il a donné son fils unique : pour que le monde soit sauvé. Et il fait gratuitement, sans préalable de notre part. Avec Pierre, nous pouvons donc affirmer : “Oui, nous le croyons, c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, de la même manière qu’eux.”

Cette dernière précision est d’importance car elle nous rappelle, à nous aussi, disciples du Christ au XXIe s., que Dieu ne limite pas son désir de Salut aux gens bien, qui nous ressemblent. Souvenons-nous de la réaction spontanée d’Ananie, qui interroge le Seigneur sur le choix de Saul, ce persécuteur de chrétien !

Dieu prend le risque de choisir des pécheurs pour constituer un peuple qui soit à son nom et c’est en connaissance de cause qu’il les encourage : « Choisis la vie ! » (Dt 30,19). Alors, pour permettre à tous de venir à la foi, c’est-à-dire de choisir Dieu, n’imposons pas aux païens de notre temps touchés par la Révélation plus que ce que demande Jésus dans l’Évangile : “si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour.” Aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même suffit. Mais c’est tellement exigeant, nous le savons bien...