L’inquiétude dans le monde, la quiétude en Christ

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Michaël St-Amour
Prédication du 03 juillet 2023
Pour l’Église réformée St-Marc de Québec
L’inquiétude dans le monde, la quiétude en Christ (Matthieu 6.34)
Bonjour à tous, je suis vraiment très content d’être parmi vous en ce dimanche, jour du Seigneur, afin d’être votre serviteur dans la prédication de la Parole. Avant de nous recueillir en prière j’aimerais me présenter brièvement, mon nom est Michaël St-Amour, j’ai 29 ans et je suis marié ainsi que père de deux beaux enfants. Je suis candidat pastoral pour l’Église réformée du Québec, comme Christian que vous avez déjà rencontré c’est-à-dire que je suis étudiant en théologie et que mon Église a discerné un don pastoral à développer sous la tutelle de mon pasteur ainsi que de mes anciens avec la collaboration de toute notre assemblée.
Alors sans plus tarder, je suggère qu’on fasse la lecture du texte d’aujourd’hui après quoi nous prierons pour débuter la prédication. Le texte se trouve dans le livre de l’apôtre Matthieu, au chapitre 6 et le verset 24, qui se lit comme suit :
Lecture du texte :
Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain s’inquiètera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. (Mt 6.24, NBS).
(Prière)
Le message d’aujourd’hui s’intitule : L’inquiétude dans le monde, la quiétude en Christ.
Et la prédication se fera donc en deux points centrales, soit un point sur l’inquiétude et sur ses problématiques ainsi qu’un deuxième point la quiétude et son objet : Jésus-Christ.
Débutons donc avec le premier point : L’inquiétude dans le monde
Vous savez, j’ai choisi ce texte pour une raison très particulière. Je l’ai choisi, parce que j’ai la conviction que c’est par ce texte précis, par ces paroles précises de Jésus, que le Père m’a appelé à son Fils et que l’Esprit m’a régénéré et ma donnée le don de la foi en Jésus seul.
Je vous explique, avant d’être chrétien, j’étais quelqu’un d’extrêmement anxieux. Je faisais régulièrement des crises de panique, je devais parfois quitter le travail pour ces raisons. Je pouvais regarder le solde de mon compte en banque 7-8-9 fois par jour. Ma vie était guidée par des prédictions calculées de risques possibles et tout mon univers tournait autour de calcul afin d’éviter ces périodes d’anxiété intense. Nuit après nuit j’étais visité par mon ami Insomnie, et jour après jour, mon moral dégradait, jusqu’à finalement entrer dans une roue infernale qui s’empirait sans jamais que je puisse vraiment profiter de ce que j’avais et de la raison pour laquelle je faisais tous ces calculs.
Quelle malédiction.
Et à certains degrés, mais dans la même nature, ce fardeau représente un des fléaux les plus actifs de notre société. Maintenant, j’aimerais qu’on prenne un court moment de réflexion ensemble. Ne levez pas votre main, mais j’aimerais tout simplement qu’on médite sur des questions.
Combien ici, cette semaine, ont été anxieux face au prix de l’essence ?
Combien ici, cette semaine, ont été anxieux en raison de leur travail ?
Combien ici, cette semaine, ont été anxieux en lisant le journal, ou en visionnant une émission de nouvelle ?
Combien ici, cette semaine, ont été anxieux pour des raisons monétaires, ou à cause de la guerre, de la famille, ou encore la peur d’être en retard ? J’imagine que je ne suis pas le seul qui aurait levé la main.
On a tous nos épisodes d’anxiété, courte ou longue, modérée ou sévère. On a tous certains moments où le cœur nous débat, ou l’attente est interminable. Nous ne sommes pas les seuls à vivre l’inquiétude, loin de là, même les disciples de Christ ont été inquiets, comme on le voit en Matthieu 8.25 : « Les disciples s'étant approchés le réveillèrent, et dirent: Seigneur, sauve-nous, nous périssons! »
Il était ensemble, à côté même du Christ, le Fils de Dieu, et ils étaient pourtant inquiets. Le roi David aussi s’est inquiété à de nombreuses reprises, Noé, Abraham, Moïse, Jérémie, Daniel. Tous, ont vécu des périodes de stress.
Lisons ensemble, le contexte dans lequel notre verset prend part et nous comprendrons mieux ou je veux en venir, Matthieu 6.31-33 :
Ne vous inquiétez donc pas, en disant : « Qu’allons-nous manger ? » Ou bien : « Qu’allons-nous boire ? » Ou bien : « De quoi allons-nous nous vêtir ? » – tout cela, c’est ce que les gens de toutes les nations recherchent sans relâche – car votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroit.
Jésus nous exhorte à ne pas nous inquiétez de ces choses, car c’est ce que les gens de toutes les nations, c’est-à-dire, les païens, recherchent sans relâche, mais notre Père céleste sait ce dont nous avons besoin. Wow.
Nous sommes appelés à vivre dans ce monde, mais à nous démarquer, c’est-à-dire à être une lumière et un sel dans ce monde, et nous sommes aussi appelés à ne pas être du monde, c’est-à-dire à ne pas vivre selon les mêmes standards, les mêmes principes, le même mode de vie et la même éthique que ce monde. Et si ce monde court après l’argent, après l’influence, après le pouvoir et la domination, c’est qu’il court à sa perte.
Notre texte nous dit : Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain s’inquiètera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine.
Ce qui nous amène à notre deuxième point : La quiétude en Jésus-Christ
Et les raisons de la quiétude en Christ sont simples, nous avons lu la première au verset 32. Dieu est souverain, et non seulement il est souverain, mais il est omniscient, c’est-à-dire qu’il connait tout. Son intelligence n’a point de limite (Ps 147.5). Dieu est l’Être en qui il n’y a ni début, ni fin, dont la connaissance est égale à son essence, c’est-à-dire, infini. Dieu est chacun de ses attributs, il n’est pas 10% amour, 10% justice, 10% puissance, mais il est 100% de chacun de ses attributs, c’est la raison pour laquelle vous entendrez parfois que Dieu est simple, il est indivisible. Il n’est pas composé de plusieurs attributs, il est totalement tous ses attributs. Dieu n’est pas comme nous, il n’est pas sujet au temps, à l’espace, il n’est restreint ni influencé par aucune source extérieure à lui-même. Et non seulement il connait tout et peut tout, mais il est Amour, il est compassion et il est miséricorde. Si Dieu était tout-puissant et tout connaissant mais en demeurant distant de sa création, on aurait peut-être de quoi s’inquiéter. Mais il est à la fois infiniment élevé, et infiniment près de nous.
Et notre réconfort est qu’il connait nos besoins, nous sommes ses enfants. En Luc 11.11-13, nous lisons : « Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d’un poisson ? Ou bien, s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit saint à ceux qui le lui demandent ! » À travers les divers récits que les Écritures nous donnent, s’il y a bien un enseignement que l’on peut retenir c’est que Dieu est en contrôle et qu’il est fidèle.
Nous n’avons pas à nous inquiéter du lendemain, car notre Dieu et Père connait nos besoins. Il connait nos besoins. Paul dit en Philippiens 4.6 : « Ne vous inquiétez de rien ; mais, en tout, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaitre à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute pensée, gardera votre cœur et votre intelligence en Jésus-Christ. »
Oui, par la prière et en Jésus-Christ, la quiétude est possible. La paix de Dieu nous gardera.
Prions-nous suffisamment dans nos moments de détresse ? Dans nos périodes d’anxiété, sommes-nous plus enclins à tenter de tout calculer ou remettons-nous nos doutes à notre Seigneur ? Nos enfants nous supplient parfois d’avoir des biens matériels qui nous semblent plus qu’anodins alors à plus forte raison devons-nous supplier notre Père céleste de nous délivrer de nos fardeaux. Ils nous écoutent, ils nous écoutent comme il écoute son Fils puisque nous sommes unis à Christ. Notre identité est en Jésus, nous ne nous appartenons plus à nous-même mais nous appartenons à Christ.
La deuxième raison de notre quiétude en Christ est aussi simple, nous ne contrôlons rien ! Nous ne contrôlons pas la seconde qui suit, encore moins la minute, l’heure ou la journée qui suit. Alors, s’inquiétez du lendemain c’est un non-sens parce que la journée d’aujourd’hui est déjà largement suffisante pour occuper nos pensées et que demain pourrait même ne jamais arriver. Combien de fois, avons-nous prévu quelque chose à en être anxieux et finalement tout c’est soit : 1. beaucoup mieux réaliser que nous l’espérions ou, 2. Ne pas réaliser du tout. Mais l’Écriture nous enseigne ici que ce sont des choses de païens et que nous devons, en tant qu’imitateurs du Christ, faire confiance au Père.
Ensuite, le texte continue et nous dit : À chaque jour suffit sa peine. Chaque jour vient avec son lot de difficulté, de défis et nos pensées doivent demeurer constamment fixées sur le royaume. Et si chaque jour vient avec ses défis, chaque jour vient aussi avec sa grâce. Toutes ces choses que les païens recherchent nous sont données, alors, comme le commentateur Daniel M. Doriani dit à propos de ce passage : « La perspective de vivre pour le roi devrait suffire à occuper nos esprits et nos mains. »
Et non seulement nous vivons pour le roi, mais nous vivons en union avec le roi. Nous sommes EN Jésus-Christ, c’est-à-dire que nous sommes unis à lui dans une interrelation plus étroite que celle avec notre époux ou notre épouse.
Paul, dans un autre contexte que celui de notre texte d’aujourd’hui, nous rappel une vérité similaire : « Car le royaume de Dieu, c'est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. » (Rm 14.17, COL).
Le grand réformateur Jean Calvin ajoute : « Lorsque le Christ déclare clairement que Dieu nous a donné le royaume, et pour aucune autre raison, mais parce que cela lui a plu, il est parfaitement évident qu'il ne s'obtient pas par le mérite des œuvres. À quelque moment que le Seigneur élève nos esprits à l'attente de la vie éternelle, souvenons-nous que nous n'avons pas à craindre la nourriture quotidienne. »
Retirons donc cette habitude du monde de notre cœur et soyons comblés par la quiétude de Dieu en Jésus-Christ. Nous possédons en tant que chrétiens, une espérance qui surpasse toute anxiété, et c’est celle d’être des concitoyens du royaume de Dieu, en tant qu’enfant adoptif du Père, frère uni de Christ, et temple de l’Esprit. À la gloire du Dieu trinitaire, Amen.
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